Je m’appelle Valérie et j’ai 45 ans. Enfant, mes parents m’ont transmis une éducation religieuse catholique. Je me rendais à la messe avec enthousiasme, j’aimais entendre raconter la vie de Jésus au catéchisme et je portais un soin tout particulier à mon cahier. Un jour, enfant, alors que l’on me posait la question: « Et toi, Valérie, que veux-tu faire plus tard? », je répondis « bonne sœur » et cela a beaucoup fait rire mon entourage. En fait, dans mon esprit, je voulais être … sainte (les hagiographies m’impressionnaient beaucoup)! Je n’en ai plus jamais parlé et je gardais cela au fond de mon cœur. J’ai parcouru le cursus des sacrements sans en manquer un seul. J’entendais parler de Jésus, je connaissais son histoire, mais je ne le connaissais pas.
Jeune adulte, je ne pratiquais plus depuis de nombreuses années, mais j’avais toujours dans le cœur cet intérêt pour la spiritualité. A la faculté, j’ai choisi de me spécialiser dans l’histoire des religions et j’ai consacré mon master à la réforme post-tridentine dans le diocèse d’Aix-en-Provence. Toutefois, sur un plan personnel, le christianisme ne m’inspirait pas du tout et il me semblait que le bouddhisme mais aussi l’ésotérisme pourraient apporter des réponses à ma quête. J’étais très attirée par la franc-maçonnerie. J’ai alors rencontré des rosicruciens, des francs-maçons, des bouddhistes. Je me suis rendue à des conférences et je me suis initiée à l’astrologie. Il me semblait que j’avançais et qu’un monde nouveau s’ouvrait devant moi. Une rosicrucienne m’avait même prédit que je serais franc-maçonne ! Mon rêve !
Dans ces années, ma mère cheminait de son côté et s’est convertie à la foi chrétienne. Elle me parlait de Jésus et me disait que la Bible était la vérité ! « Quelle aberration et quelle naïveté ! » Historienne de formation, une telle affirmation était pour moi irrecevable. Pétrie d’orgueil, je trouvais mon cheminement beaucoup plus spirituel et profond que le sien et je considérais les réflexions de ma mère avec mépris. Aller à l’église l’occupait, c’était une bonne chose pour elle mais elle n’avait clairement pas tout compris … c’est ce que je pensais.
Plusieurs événements ont mis à mal mes nouvelles certitudes. Tout d’abord, alors que je m’étais rendue à une conférence d’un maître bouddhiste, accompagnée de mes « amis », j’ai été choquée que le maître soit à ce point le centre de tous les intérêts. Tous marchaient à sa suite sans oser le dépasser. Sa personne faisait l’objet d’une déférence déplacée selon moi. Personne ne fit attention à moi et j’en ai donc conclu que mon ego était mis à mal et que cela n’était peut-être pas une mauvaise chose. Durant l’heure qu’a duré la conférence, je me suis ennuyée ferme … pour 50 francs dont 20 minutes de méditation! On ne m’y reprendrait pas.
Un soir, un autre événement se produisit. J’espérais bien trouver dans le bouddhisme la solution à mes problèmes et j’espérais devenir une bonne personne, atteindre « l’éveil de l’esprit », mais après des années de recherche et d’exercices spirituels, le constat était impitoyable ou plutôt … pitoyable : je n’avais pas changé d’un iota et je me rendais compte à quel point mon cœur était dur. Je me rappelais alors les paroles que j’avais lues dans le livre de l’Ecclésiaste quelques mois auparavant : « Tout est vanité ». Je me sentais ficelée par mes problèmes et je pleurais sur moi en me demandant de quelle manière j’allais pouvoir me libérer de ces entraves.
Noël 1998 – Ma mère me proposa de passer le réveillon de Noël chez des amis à elle, chrétiens. Je ne les connaissais pas et je ne me suis pas gênée de lui dire à quel point la perspective de ce dîner m’assommait prodigieusement mais je m’y suis tout de même rendue, de mauvaise grâce, bien décidée à lui signifier ma mauvaise humeur tout au long de la soirée. Mon hôte se targuait de quelques connaissances théologiques. Soit, je pensais avec jubilation le repousser dans ses retranchements. Je connaissais un peu la Bible et je pensais pouvoir le confondre. L’eschatologie me semblait un sujet tout à fait approprié et savoureux ! Nous avons bien parlé d’eschatologie mais je me souviens surtout que malgré mon humeur détestable, ils m’ont accueillie avant tant de gentillesse et de joie qu’il me semblait pouvoir être moi-même pour la première fois. Ils possédaient indéniablement ce que je n’avais pas : la joie! Et je me sentais en paix au milieu d’eux. Ils m’ont parlé de Dieu, de Jésus et je ne me suis pas lassée de les écouter. Je connaissais un peu la Bible, certes, mais clairement je ne connaissais pas le Dieu de la Bible ! Le lendemain, cet ami a rappelé ma mère pour nous proposer de nous joindre de nouveau à eux pour la journée et j’ai répondu positivement avec un enthousiasme non dissimulé ! Ma mère était abasourdie ! Une graine était semée.
Dans les jours qui ont suivi, une franc-maçonne avec laquelle je travaillais m’a proposé de me parrainer pour entrer au sein de sa loge. Mon rêve allait-il enfin se réaliser ? Ce dont j’avais toujours rêvé était à ma portée et le comble est que je n’avais même pas eu à me manifester ! Je me suis rendue chez elle. Tout était sombre, triste. Je me souviens de ces masques inquiétants accrochés aux murs du salon, perdus dans les volutes de cigarettes brunes qu’elle ne cessait de fumer. Une ambiance… particulière. C’était une femme seule qui respirait la tristesse et que ni ses convictions ni son engagement ne semblaient avoir aidée. J’ai pensé alors : « regarde les fruits ». Le doute était semé.
Quelques semaines plus tard, ma mère m’a annoncé qu’elle se rendait dans ma ville le samedi soir suivant dans une des églises. Sans même connaître la dénomination de cette dernière, j’ai décidé de m’y rendre avec elle et quelques-uns de ses amis chrétiens. Ce soir-là, la prédication a touché mon cœur au plus profond. Je me suis levée de ma chaise durant un temps de recueillement final (non sans avoir bataillé dans mes pensées!) et dans mon cœur, j’ai fait cette prière avec détermination : « Seigneur Jésus, si tu es vivant alors je te servirai ». J’ai su à cet instant que ma vie avait changé. Je n’étais pas certaine que Dieu existât à cet instant précis mais je me disais que s’il était vivant, s’il était ce Dieu dont j’entendais parler depuis des semaines, je ne voyais pas ce que je pourrais fait d’autre de ma vie que de le servir. Le lundi matin, mes collègues de travail pensaient que j’avais un fiancé tellement mon visage était transformé et rayonnait de bonheur !
J’ai su alors que Dieu n’était pas un concept mais une personne ; j’ai su que ma nature corrompue ne me permettrait jamais de changer par mes propres forces ; j’ai su que Dieu m’aimait au-delà de cette incapacité et qu’il avait lui-même pourvu à mon péché en donnant son Fils bien-aimé Jésus afin que son sacrifice à la croix me justifie et me donne accès à sa présence. J’ai su que le Saint-Esprit me transformerait lui-même à son image. A présent, par l’effet de sa seule grâce, je pouvais entrer librement et sans culpabilité dans la présence de Dieu ! Quelle libération !
Dieu m’a témoigné son amour en me révélant que Jésus était mort sur la croix pour moi afin que je vive pour lui. C’est lui qui chaque jour me fortifie, m’encourage, me console, me remplit de paix et de joie.
Je n’ai jamais, jamais regretté ce moment où je me suis levée pour le servir car il s’est levé pour moi le premier !
« Seigneur, si tu es vivant, je te servirai ». C’EST MON DIEU !
Soyez bénis !
Valérie
avril 2011